Le 24 avril, la police contrôle une Renault Safrane à Béziers, parce qu’elle fait un demi-tour intempestif au milieu d’une avenue. Son conducteur descend, entend partir à pied, il ne marche pas droit. Les policiers sont obligés de s’y mettre à trois pour le neutraliser tant il se débat. Une fois en cellule de dégrisement, on est obligé de lui faire porter un casque car il donne des coups de tête contre les murs. À 3 h du matin, il se calme enfin, accepte les examens de contrôle. Il a 1,30 g d’alcool par litre de sang.
Le jeune chef d’entreprise, âgé de 34 ans, est par ailleurs sous contrôle judiciaire. En mars, il a été contrôlé à Pézenas au volant de sa Safrane, alors que son permis de conduire est annulé. "Je devais absolument livrer une voiturette à un client afin de pouvoir verser un acompte au tribunal de commerce. C’était un cas de force majeure", dit-il.
Le tribunal ne partage pas la même notion de force majeure. Le chef d’entreprise insiste : "Pour moi, cela en est une. J’ai cinq salariés, donc cinq familles qui dépendent des salaires que je leur verse ! Pour le permis, je n’ai pas le temps de le passer". Réplique de la présidente du tribunal : "Quand on veut sauver son entreprise, on ne se met pas hors la loi".
Car le chef d’entreprise a six condamnations sur son casier pour délit de fuite, conduite malgré une suspension de son permis et trois pour conduites sous l’empire d’un état alcoolique. "Je ne bois que quand je fais la fête", assure le prévenu. La présidente tente de lui faire entendre raison : "Pour être alcoolique, il ne faut pas boire tous les jours. Quoi qu’il en soit, vous pouvez être un ivrogne, cela vous regarde, mais si vous prenez le volant, cela concerne tout le monde".
Le parquet requiert un an de prison. Me Marijon aura beau plaider que son client a compris la leçon après la nuit passée en prison, le tribunal l’y a renvoyé pour six mois ferme.
Source : Midi Libre